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Il/lui
Pasteur, nommé par conseil régional Chinook Winds
J’ai toujours étudié la vie avec grande curiosité.
J’ai terminé mes études de baccalauréat à l’Université Queen’s en 1982. Une fois mon diplôme en poche, j’ai pris une année pour voyager dans le monde.
J’ai obtenu une maîtrise en théologie à l’Emmanuel College en 1987. Les théologies féministes, de la libération et de la création qui émergeaient à l’époque ont grandement suscité mon intérêt. Dans le cadre d’un stage avec le Quaker Committee on Jails and Justice, j’ai servi à l’étranger, à Bluefields, au Nicaragua.
En 1988, j’ai fait une maîtrise en théologie pastorale au Princeton Theological Seminary et j’ai suivi des cours au Theological Seminary à New York. L’exposition à un contexte différent a confirmé mon lien avec l’Église Unie.
En 1988, j’ai amorcé un ministère au sein de la charge pastorale Rainbow, qui est située dans une région rurale de l’Alberta et comporte trois lieux de culte. Je me suis alors rendu compte du rôle précieux et unique que jouent les paroisses au sein des communautés en milieu rural. Cette expérience de quatre ans reste fondamentale dans l’exercice de mon ministère.
En 1992, j’ai accepté un appel au sein de la Deer Park United Church à Calgary. Une église avait été construite, mais il restait à créer une communauté de foi. Pendant cette période, j’ai fait l’expérience d’une profonde exploration et connexion spirituelles au sein de cette paroisse, qui était florissante. J’ai ensuite quitté l’Église Unie pour travailler à Centraide Calgary, en tant que chef de projet pour le portefeuille de la société civile.
J’aime apprendre et prêcher. J’ai obtenu en 2004 un doctorat en théologie du Chicago Theological Seminary, après avoir rédigé une thèse intitulée Speaking Faith in Public Space (Exprimer la foi dans l’espace public). Ce travail de rédaction doctorale m’a permis de découvrir le dynamisme de l’œcuménisme aux États-Unis et la riche influence de l’Église afro-américaine.
En 2004, j’ai répondu à un appel pour servir au sein de la Hillhurst United Church. Cette paroisse était mûre pour une nouvelle transformation. J’ai écrit le livre Fishing Tips: How Curiosity Transformed a Community of Faith (Conseils de pêche : comment la curiosité a transformé une communauté de foi), qui se penche sur la façon dont la curiosité peut déclencher le changement et la croissance.
Hillhurst est une paroisse inclusive depuis plus de 16 ans. Nous nous efforçons de mettre en application nos valeurs centrales que sont l’hospitalité radicale, la spiritualité, la justice sociale et le risque, sept jours par semaine. Nous sommes une communauté diversifiée et progressiste qui participe à la vie de la foi en personne et en ligne.
Je me suis demandé « Pourquoi moi? Pourquoi maintenant? » et j’ai bien réfléchi avant de poser ma candidature au poste de modérateur de l’Église Unie du Canada. Je le fais en toute humilité.
Je crois que la question « Qui suis-je? » est une question fondamentale que chacun et chacune d’entre nous doit se poser dans sa quête spirituelle. Ma réponse se rapporte donc à cette question, dans la mesure où elle est liée à cet appel.
Je suis curieux.
J’aime explorer, m’émerveiller et chercher à créer des liens. Cette nature curieuse m’a permis de passer à travers les joies et les épreuves de la vie. J’ai relevé de nombreux défis et la curiosité m’a aidé à avoir confiance en la Divinité.
Elle m’aide à reprendre contact avec mon âme lorsque je m’en éloigne. Quand je suis attentif, je m’étonne de connaître la présence de Dieu. Je me fie aux paroles du Psaume 139 (NFC) : « Seigneur, tu regardes jusqu’au fond de mon cœur, et tu sais tout de moi ». Dieu est présent dans les bons moments comme dans les moins bons.
Je crois que la curiosité est essentielle pour cultiver une foi vivante, ouverte et engagée. Je crois que la curiosité nous éveille à d’autres façons de penser et d’être. Elle invite de nouvelles possibilités. Je m’intéresse aux Écritures et je m’amuse à découvrir de nouvelles façons de les comprendre.
Jésus était curieux. Il a posé de nombreuses questions : 307, nous dit-on. Les gens lui ont posé 86 questions et il n’a répondu qu’à 3 d’entre elles! Les questions invitent à la réflexion, à la sagesse et au courage. J’espère pouvoir animer cette fonction d’un esprit de curiosité.
L’un des rôles du modérateur ou de la modératrice est de « vivifier le cœur de l’Église ». J’aime cet appel. Souvent, la curiosité éveille notre cœur et notre esprit. Nous sommes plus énergiques et plus engagés ou engagées. C’est essentiel pour maintenir une foi pertinente et une Église vivante.
Je suis un rassembleur.
J’aime établir des liens avec les gens et rapprocher les idées. Je choisis de tenir la Bible dans une main et un iPhone dans l’autre, et de trouver des points communs. Être en contact avec d’autres personnes et chercher des solutions lorsqu’il semble y avoir des divisions me rend vivant.
Jésus a aidé les gens à retrouver leur véritable identité d’enfants bien-aimés de Dieu. Il a vu la dignité, la créativité, la gentillesse et la compassion des personnes rejetées et exclues par des systèmes injustes. Il nous a rappelé que nous sommes aimés.
Nous vivons à une époque de profonde déconnexion et de grande solitude. Aider les gens à retrouver leur vraie nature et leur raison d’être peut constituer notre tâche principale dans l’exercice de notre spiritualité profonde en tant que communauté de foi.
Revenir vers notre appel pour travailler en faveur de la vérité et de la réconciliation avec nos frères et nos sœurs autochtones et, bien sûr, avec la création elle-même, cela crée également un sentiment d’appartenance plus profond. Je crois que l’Église a un rôle à jouer pour aider les gens à renouer avec notre histoire sacrée et notre objectif.
En tant que modérateur, je m’efforcerai d’encourager l’établissement de liens positifs avec les membres de notre Église comme avec les personnes qui n’en font pas partie. Alors que l’on s’interroge sur notre identité en ces temps chaotiques, je pense que nous avons un rôle unique à jouer en nous rapprochant de nos compatriotes de différentes religions et de diverses cultures, ainsi que des personnes non croyantes.
Je crois que l’Église Unie a elle aussi un rôle particulier à jouer à l’échelle nationale en favorisant la tenue de discussions saines en cette époque stressante marquée par le chaos. Comme l’a dit l’auteur Brian McLaren : « [TRADUCTION] L’Église peut être un îlot de raison dans un monde en proie au chaos. » Je suis d’accord. Nous avons l’occasion de tendre la main et de rappeler aux gens notre humanité commune.
Je suis un communicateur.
Étymologiquement, religion signifie « lier » ou « relier ». Je crois que nous sommes toutes et tous appelés à nous engager dans une théologie publique empreinte de bonté afin d’approfondir les liens. J’aime écrire et m’exprimer publiquement sur des sujets pertinents, qu’il s’agisse de films, d’articles, de nouvelles ou de livres parus récemment. Exprimer sa foi dans l’espace public est un défi que j’aime relever – c’est la forme que prend mon travail d’évangélisation.
Jésus était un grand communicateur. Il a courageusement parlé des problèmes de son époque. Il a inclus les personnes plus démunies, perdues et esseulées, soulevant des questions et transmettant la sagesse pour inviter chacune et chacun d’entre nous à mener une vie pleine de sens.
Nous savons qu’il y a souvent un grand fossé entre notre Église nationale et les communautés de foi locales. Nous devons le combler et faire preuve de curiosité à l’égard des personnes qui ont abandonné la religion. Nous devons laisser mourir certaines choses et être ouverts à de nouvelles façons d’exister en tant qu’Église dans le monde. Je chercherai toujours à comprendre comment les décisions prises par le Conseil général s’inscrivent dans le contexte plus large de l’Église et quelle est leur pertinence.
Jésus a dit à de nombreuses reprises de ne pas avoir peur. Nous devons être plus courageux dans notre foi et oser prendre des risques pour ce qui compte le plus.
Le fondateur du Center for Action and Contemplation, Richard Rohr, m’a grandement influencé. Lui aussi incarne la curiosité, l’union et la communication. Il dit : « [TRADUCTION] Le seul but d’une bonne religion doit être d’aider les gens à renouer avec leur nature la plus authentique. »
Je souscris de tout cœur à ce point de vue. Notre âme est notre véritable essence. Rohr pense que la société brouille, déforme et obscurcit souvent la confiance que nous avons en notre vrai moi ou notre âme.
Au fond, nous sommes toutes et tous remplis de compassion, d’amour et de curiosité. Nous sommes nés ainsi. Nous l’avons oublié. À l’échelle individuelle et collective, une bonne religion peut nous aider à reprendre contact avec notre âme. À l’évidence, il y a beaucoup de « mauvaises » religions dans ce monde et bon nombre d’entre elles ne sont pas ancrées dans la réalité. Nous avons la possibilité et la responsabilité de contrer ce discours.
Je choisis de ne pas abandonner la religion et de nouer des liens avec les autres par une spiritualité et une religion empreintes de bonté. Chaque semaine, lors du culte, je rappelle ceci à notre communauté : « [TRADUCTION] Chacune et chacun d’entre nous est aimé, a été pardonné et est libre. Osez y croire. » C’est à la fois un baume et un tonique.
Je crois que le modérateur ou la modératrice a la responsabilité de promouvoir une bonne théologie et de répondre à l’appel à un leadership réfléchi, engagé et empreint de compassion au sein de l’Église et dans le monde.
Je pense que cela passe d’abord par notre culte, à l’occasion duquel je répète chaque semaine : « [TRADUCTION] La valeur de la justice sociale nous appelle à porter ce que nous disons et chantons dans le monde pour induire une transformation fondée sur l’amour. » J’y crois profondément.
En conclusion, la possibilité de servir l’Église en tant que modérateur, à une époque comme celle-ci, est un appel stimulant et passionnant auquel je suis prêt à répondre. Je souhaite assumer ce rôle et je me réjouis de l’occasion qui m’est donnée de servir, en travaillant avec d’autres personnes qui s’investissent dans cette aventure avec tout ce qu’elles ont à offrir. Je suis convaincu que Dieu est avec nous. Il s’agit d’une époque à la fois passionnante et pleine de défis pour l’Église.