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CG45 ARW01 Rejeter le nationalisme chrétien pour l'été 2025

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Source : pasteur Robert Apgar-Taylor, Ph. D., auteur; pasteure Kerry Stover; pasteure Michelle Owens; pasteur Joshua Lawrence, Ph. D.; pasteur Frank Staples; pasteure Jennifer Prince; pasteure Wendy Noble; pasteur Mark Perry; pasteure Karlene Kimber; pasteure Chamaine Foutner; pasteure Laurie Ladd; pasteure Sue Browning; pasteure Christina Paradela; Colburn Street United Church (London); Wesley-Knox United Church (London)

1. Quel est l’enjeu? Pourquoi cet enjeu est-il important?

Dans la lignée de nos ancêtres et des traditions chrétiennes qui se sont réunies pour former l’Église Unie il y a 100 ans, nous croyons que Dieu appelle l’Église d’aujourd’hui à faire entendre une voix prophétique, à la fois en encourageant et en interrogeant la nation, en la soutenant quand nous le pouvons et en la remettant en question lorsque nécessaire.

Les Écritures sont claires au sujet de cet appel et regorgent d’exemples de gens de foi qui ont dit la vérité aux personnes détentrices du pouvoir et qui ont appelé la nation à se livrer à un examen de conscience et à un témoignage fidèle.

Le nationalisme chrétien désigne un concept antidémocratique selon lequel une nation doit être régie par des principes chrétiens et défendre des valeurs chrétiennes, dans l’intérêt des chrétiens et des chrétiennes. Il mène aussi à la discrimination, et parfois à la violence, à l’encontre des minorités religieuses et des personnes non croyantes (Center for American Progress).

L’Église moderne constate une montée du nationalisme chrétien dans le monde entier, qui se manifeste dans des contextes politiques partout en Europe et, de façon encore plus manifeste, en Amérique du Nord. Nous voyons également le nationalisme chrétien s’enraciner dans le contexte sociopolitique canadien. L’Église doit aborder cette question avec une fidélité et une grâce prophétiques.

2. Quelle est la situation actuelle?

Essentiellement, le nationalisme chrétien menace les principes qui sous-tendent la Charte des droits et libertés et est généralement considéré comme une idéologie participant à l’utilisation abusive de la liberté de religion pour contourner les lois et les règlements visant à protéger une démocratie pluraliste, notamment les mécanismes de protection des personnes 2ELGBTQI+, des femmes et des minorités religieuses contre la discrimination. En outre, la Cour suprême a déclaré à de nombreuses reprises que la liberté de religion peut être limitée lorsqu’elle porte atteinte aux droits fondamentaux d’autrui (Ross, supra au paragraphe 72; B. (R.), supra à la page 385; Big M, supra à la page 337; Amselem, supra au paragraphe 62).

Pourquoi cet enjeu est-il important? Son importance réside d’abord et avant tout dans ce que nous croyons être un témoignage fidèle des enseignements du Christ et de l’appel de nos Baptêmes. Le Baptême nous rappelle la valeur sacrée de l’individu et le fait que chacune et chacun d’entre nous est créé à l’image de Dieu. Le nationalisme chrétien prétend que les chrétiens et les chrétiennes représentent bien mieux l’image divine que les autres. L’alliance entre les personnes de foi (dans ce cas, les chrétiens et les chrétiennes) et Dieu les appelle au rang d’« élues », ce qui les distingue et leur confère des privilèges. C’est précisément cette incompréhension de l’alliance (Berith) en tant que privilège qui a mené à une théologie dangereuse à l’origine du dominionisme, du colonialisme et de siècles d’oppression, qui perdurent à ce jour.

Une question secondaire, mais tout aussi importante, est le fait que de moins en moins de personnes se reconnaissent dans le christianisme aujourd’hui. Une frange de plus en plus importante de la population s’inquiète de la confusion entre la foi chrétienne et une histoire de privilèges et d’oppression, ce qui l’empêche de voir une cohérence orientée par la foi entre les valeurs de Jésus et le message de son Église. Si l’Église veut rester fidèle à l’appel de notre Baptême et au témoignage du Christ, nous devons prendre la parole et c’est le moment de le faire.

3. Quelle est la recommandation?

Nous recommandons que le Conseil général adopte une déclaration affirmant explicitement que l’Église Unie rejette les valeurs du nationalisme chrétien et que nous appelons l’Église, son peuple et les communautés de foi locales à s’interroger sur leur appel à soutenir et à encourager le Canada et ses leaders, tout en leur rappelant leurs responsabilités concernant les politiques et les conceptions contraires aux valeurs évangéliques de grâce, de miséricorde et d’inclusion radicale dont le Christ nous a fait don. Nous demandons en outre au Conseil général d’encourager les communautés de foi locales à étudier les façons de mieux comprendre les dangers du nationalisme chrétien et, par la discussion, l’étude de livres, la prière et le discernement, entre autres, de favoriser une compréhension plus saine de ce que signifie être un peuple de Dieu appelé à faire rayonner l’image divine en nous-mêmes, dans notre entourage et dans le monde.

4. Contexte

Le nationalisme chrétien s’enracine dans le christianisme occidental depuis des décennies. Les récents documentaires Bad Faith (Mauvaise foi) et God and Country: The Rise of Christian Nationalism (Dieu et la patrie : la montée du nationalisme chrétien), ainsi que des livres parus récemment comme Jesus and John Wayne: How White Evangelicals Corrupted a Faith and Fractured a Nation (Jésus et John Wayne : comment les évangélistes blancs ont corrompu une foi et fracturé une nation) de Kristen Kobes Du Mez et The Kingdom, the Power and the Glory (Le royaume, le pouvoir et la gloire) de Tim Alberta, démontrent comment le pouvoir de l’Église a été utilisé pour influencer les politiques et les lois de manière à marginaliser délibérément les personnes qui peuvent être en désaccord avec les valeurs chrétiennes dominantes.

C’est surtout aux États-Unis que l’on assiste à la montée de ce phénomène. Pourtant, on ne peut nier qu’une idéologie similaire se répand au Canada, comme en témoignent les manifestations et les projets de loi relatifs au confinement imposé en raison de la COVID-19, à l’obligation vaccinale, aux soins d’affirmation de genre, aux programmes d’inclusion des membres de la communauté 2ELGBTQ+ proposés dans les écoles locales et à la montée de sentiments anti-immigration et anti-réfugiés.

Les répercussions géopolitiques du nationalisme chrétien sont facilement observables dans la montée en puissance des chrétiens et des chrétiennes sionistes qui prêchent le nationalisme : « [TRADUCTION] Une nation chrétienne se tient aux côtés d’Israël » et « [TRADUCTION] Quiconque est solidaire d’Israël se tient aux côtés de Dieu » (le télévangéliste évangélique John Hagee) ou « [TRADUCTION] La Palestine n’existe pas » (le pasteur baptiste Mike Huckabee, aujourd’hui ambassadeur en Israël). Le nationalisme chrétien donne la priorité à la nation et à la foi. L’Évangile de Jésus-Christ, dont nous avons hérité par l’intermédiaire du Dieu de la Bible, accorde la priorité à la justice et au shalom pour tous les peuples.

Les résultats des élections qui se sont tenues aux États-Unis et dans d’autres pays européens témoignent de l’influence du nationalisme chrétien, ce qui fait craindre à juste titre que ces visions du monde s’imposent également au Canada.

5. Comment cette proposition nous aide-t-elle à respecter les engagements de notre Église en matière d’équité?

« [TRADUCTION] Nous voulons tous être courageux quand il le faut. Être celui ou celle qui se lève, qui s’avance, qui fait ce qu’il faut quand cela compte le plus… parler clairement et avec conviction à un moment charnière », écrit la pasteure Mariann Edgar Budde, évêque de Washington, dans son livre How We Learn to Be Brave (Comment nous apprenons à être courageux). L’Église Unie a l’habitude de montrer la voie en s’exprimant courageusement avec clarté et conviction. Si nous voulons être fidèles à l’appel de notre foi, il est impératif de s’exprimer pour lever toute ambiguïté quant aux valeurs évangéliques d’inclusion et d’amour face aux personnes qui utiliseraient l’Évangile pour diviser et causer du tort. En nous démarquant de ceux et celles qui épousent une foi enlisée dans le programme nationaliste chrétien et en prônant hardiment une autre voie, nous nous inscrivons profondément dans la tradition prophétique, en aimant suffisamment notre patrie et notre Église pour l’appeler à donner le meilleur d’elle-même. Vivre l’engagement de l’Église en faveur de l’équité consiste précisément à défendre les principes de justice et d’inclusion en faveur des personnes opprimées et marginalisées.

La nation nous regarde. Nous croyons que l’Église Unie est particulièrement bien placée pour défendre une foi qui reflète les valeurs de l’Évangile et qui œuvre en faveur de la justice et de la paix pour toutes les personnes. L’heure est venue. 


Pour l’instance transmettant cette proposition au Conseil général :
Veuillez sélectionner l’option appropriée et fournir les principaux points de discussion concernant les enjeux transmis au Conseil général :
☑ En accord
☐ En désaccord, sans transmission de la proposition au Conseil général
☐ En désaccord, avec transmission de la proposition au Conseil général

Commentaires :

  • Toute déclaration présentée par l’Église Unie du Canada doit être rédigée dans un langage clair et concis afin d’être accessible à tous et à toutes.
  • La déclaration devrait reconnaître le rôle de l’Église Unie du Canada dans le nationalisme chrétien, en particulier en ce qui concerne le système des pensionnats canadiens.


Si vous avez des questions concernant cette proposition, veuillez les transmettre à GCinfo@united-church.ca 

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